Vous aimez votre métier, mais vous avez envie de voyager et de découvrir de nouvelles méthodes de travail ? Enseigner à l’étranger est peut-être la solution pour redonner de l’élan à votre carrière de professeur. Les murs de votre classe sont devenus trop étroits ? Une expérience à l’étranger est tout à fait envisageable au sein de l’Éducation nationale. Les possibilités sont multiples, mais il est parfois difficile de s’y retrouver. Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires à ce beau projet pour entamer vos démarches avec sérénité.

Que vous soyez professeur dans le premier ou le second degré, vous pouvez prétendre à une mobilité pour enseigner à l’étranger. Plusieurs voies s’offrent à vous selon vos envies et vos attentes : le détachement, la disponibilité, le programme d’échange, le recrutement local directement.

 

L’AEFE : un pourvoyeur de postes dans le monde entier

L’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger est un organisme sous tutelle du ministère des Affaires Étrangères. Les postes à pourvoir se situent donc dans tous les pays du monde. Pour ne pas rater la publication des postes vacants ou susceptibles de l’être, vous devrez guetter la note de service qui suivra le Bulletin officiel du premier trimestre de chaque année scolaire. Les postes sont également publiés sur le site de l’AEFE en septembre. C’est là que vous trouverez les informations sur la procédure à suivre et les calendriers à respecter. Les deux seules conditions indispensables et qui valent pour toutes les candidatures de détachement :

  • être titulaire ;
  • justifier de deux années de services effectifs pour les professeurs du premier et second degré ou trois années pour les personnels de direction, inspection, administration.

Si vous répondez à ces conditions, vous pourrez constituer votre dossier de candidature en respectant les éléments donnés par la note de service. S’il est retenu, l’AEFE sollicitera l’Éducation nationale pour une proposition de détachement d’un de ses agents (vous) en précisant le type de fonctions, la rémunération et la date effective d’entrée en poste.

Ce sera ensuite à vous de demander un détachement à l’Éducation nationale. Le détachement pour enseigner à l’étranger n’est pas accordé de plein droit, mais sous réserve de nécessité de service.

Reste alors à savoir quel type de contrat vous sera proposé par l’AEFE. Trois types de contrats (et donc trois gestions différentes) peuvent être proposés.

Le contrat d’expatrié

Chaque année, environ 200 postes d’expatriés sont à pourvoir au sein de l’AEFE. Ce sont des postes d’encadrement, de gestion et d’inspection des établissements. Néanmoins, quelques postes d’animation et de coordination pédagogiques sont ouverts aux enseignants.

Dans le premier degré, seuls les directeurs ou directrices d’écoles, les enseignants maîtres-formateurs et les conseillers pédagogiques peuvent prétendre à un contrat d’expatrié. Dans le second degré, les enseignants sont recrutés pour des missions en matière de formation initiale et continue, d’animation d’équipes, de coopération éducative et d’animation du réseau scolaire local.

Il s’agit alors d’un détachement sous contrat auprès de l’AEFE qui rémunère l’agent pour une durée de trois ans renouvelable deux fois un an.

Le contrat de résident

Le recrutement débute en décembre/janvier pour environ 900 postes à pourvoir chaque année. Si vous candidatez, vous devrez montrer votre esprit d’ouverture aux autres cultures et évidemment à celle du pays dans lequel vous postulez, votre capacité à travailler en équipe et votre implication dans des actions pédagogiques ou éducatives innovantes.

Le contrat de résident s’applique pour les fonctionnaires vivant dans le pays où ils postulent depuis au moins trois mois. Un contrat local est souvent signé pour trois mois en attendant d’obtenir le statut de résident. Vous serez alors payé par l’AEFE pour une durée de trois ans renouvelable deux fois un an.

En détachement, vous percevrez le même traitement brut qu’avant votre départ et toucherez des indemnités en fonction du pays dans lequel vous serez détaché. Vous conserverez également vos droits à la retraite et à l’avancement.

Le contrat de droit local

Si vous souhaitez enseigner à l’étranger, mais que votre demande de détachement ne vous a pas été accordée, vous pouvez demander une disponibilité et postuler directement dans les établissements scolaires des pays qui vous attirent. Vous serez alors soumis au droit local et rémunéré en fonction de ce droit.

Pour accéder aux offres de postes, vous pouvez consulter le site de l’AEFE qui relaye la plupart des offres. Sinon, vous devrez vous rendre sur les sites des établissements directement. Pour l’Amérique du Nord, vous pouvez consulter le site « Emplois en éducation dans des écoles françaises internationales » de la FISNA.

 

La mission laïque française : diffuser la langue et la culture françaises partout dans le monde

La mission laïque française est une association à but non lucratif, partenaire de l’État, qui gère 111 établissements d’enseignement français dans 36 pays. Vous trouverez toutes les informations de recrutement sur la page « Recrutement » du site Mission laïque française (mlfmonde.org).

Cette association recrute également des personnels enseignants non titulaires ou retraités.

 

L’Association franco-libanaise pour l’Éducation et la Culture (AFLEC)

L’AFLEC est une association à but non lucratif partenaire de la Mission laïque française qui gère les établissements au Liban et aux Émirats arabes unis.

 

Les programmes d’échanges pour enseigner à l’étranger

Partir enseigner à l’étranger dans le cadre d’un programme d’échange revêt deux atouts majeurs : s’ouvrir à d’autres pratiques pédagogiques et se former personnellement pour développer ses propres compétences linguistiques et interculturelles pour mieux les transmettre aux élèves à son retour en France.

Les écoles européennes partenaires

Si vous souhaitez enseigner en Europe, certains pays ont un accord avec le ministère de l’Éducation nationale :

  • la Belgique (Bruxelles I, II, III, Mol) ;
  • les Pays-Bas (Bergen) ;
  • l’Allemagne (Karlsruhe, Munich) ;
  • le Luxembourg ;
  • la Grande-Bretagne (Culham) ;
  • l’Italie (Varèse).

Ces postes apparaissent dans le BO courant avril. Vous pouvez alors constituer un dossier et l’envoyer à l’Inspecteur d’Académie (pour les enseignants du premier degré) ou au recteur (pour les enseignants du second degré). Si votre dossier est retenu, vous serez affecté à l’une des écoles. Les séjours dans les écoles européennes durent normalement neuf ans, mais une période probatoire de deux ans s’applique. Elle est alors reconduite pour trois ans, renouvelable une fois pour quatre ans.

Le programme CODOFIL : enseigner le français en Louisiane

Afin de maintenir l’enseignement du français en Louisiane, un accord de coopération culturelle et linguistique a été conclu entre la France et la Louisiane pour assurer un enseignement du français de qualité aux 70 000 élèves et étudiants francophones louisianais. Les « écoles d’immersion » recrutent essentiellement des professeurs des écoles. Mais les places sont chères. Trente-quatre enseignants français ont été recrutés en 2020.

Une des conditions de candidature est d’être enseignant à temps plein (et d’avoir trois années d’enseignement à temps plein) au moment du dépôt de dossier. Les candidatures débutent en septembre pour l’année scolaire suivante.

L’échange franco-allemand

L’office franco-allemand pour la Jeunesse a mis en place un programme d’échange permettant aux enseignants titulaires d’enseigner dans une école allemande pendant un an renouvelable une fois un an. En échange, vous devez proposer des activités pédagogiques de promotion de la culture et de la langue allemande dans votre classe à votre retour en France et accueillir un enseignant allemand dans votre école.

L’échange « poste pour poste » avec le Québec

Proposé uniquement par l’Académie d’Amiens à ce jour, l’échange de poste permet à un enseignant de partir enseigner dans une école québécoise pendant un an. Ce programme s’adresse aux enseignants du premier degré qui justifient de cinq ans d’ancienneté.

 

Enseigner le FLE : une autre manière de partir

Enseigner dans une Alliance française

Si votre envie d’ailleurs ne peut plus attendre les différentes commissions et si les refus de détachement vous font perdre espoir, sachez que vous pouvez aussi être recruté dans les Alliances Françaises partout dans le monde. Votre diplôme d’enseignant sera un vrai atout face aux seuls natifs français qui ne peuvent parfois pas justifier d’un diplôme de FLE.

Un diplôme de FLE est en effet souvent nécessaire pour être retenu. Vous pouvez le passer via le CNED ou via l’Académie de l’Alliance Française qui dispense également des formations spécifiques.

Enseigner dans une école de langue privée à l’étranger

Cette solution peut arriver en dernier recours lorsque vous avez tenté toutes les voies possibles. De nombreuses écoles de langue privées partout dans le monde dispensent des cours de français et cherchent régulièrement des professeurs de FLE. Votre qualification et vos compétences professionnelles seront grandement appréciées par rapport à d’autres candidats sans expérience si ce n’est celle d’être français.

 

Toutes ces informations ont réveillé votre âme de baroudeur ou de baroudeuse et vos envies d’ailleurs ? Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour entamer les démarches qui marqueront peut-être le début d’un virage dans votre carrière. Enseigner à l’étranger peut vous aider à donner un nouveau souffle à votre métier et retrouver le plaisir d’apprendre au contact de nouvelles cultures.

 

Sibel Ceylan

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