Noémie Gasser a accepté de partager avec vous son expérience en reconversion professionnelle. Devenue professeure des écoles en 2000, elle a démissionné de l’Éducation nationale pour se tourner vers le métier de coach professionnel spécialisée dans la reconversion professionnelle. Partenaire Prof & ensuite de la première heure, je suis ravie de pouvoir vous faire découvrir son parcours de vie. De professeure des écoles à coach professionnelle, c’est par ici.

« La reconversion, c’est l’histoire de ma vie 😉 » – Noémie Gasser

Peux-tu nous expliquer ton parcours au sein de l’Éducation nationale ?

Je suis devenue professeur des écoles en 2000, après un DEUG D’Anglais et une Licence de Sciences de l’Éducation. Je ne voyais pas trop quoi faire d’autre et je venais d’une famille d’enseignants.

Mes deux ans à l’IUFM ont été sans histoire, sauf un stage en responsabilité de deux semaines dans un établissement en ZEP, qui a été très difficile. J’ai toujours eu peur par la suite que ces difficultés se reproduisent.

C’est la raison pour laquelle j’ai demandé des postes de direction dès le début de ma carrière, pour éviter la ZEP. Dès ma deuxième année, j’avais une direction et un double niveau CP-CE1 de 28 élèves. J’avais le sentiment de ne pas du tout savoir m’y prendre, j’écoutais les conseils des remplaçants de passage…, j’ai fait ma réunion de rentrée avec déjà une extinction de voix !

En T4, j’ai eu un poste de titulaire sur une direction de 4 classes en maternelle. Mon envie d’apporter de nouvelles choses s’est heurtée à une équipe bien ancrée dans ses habitudes et ses conflits.

J’étais enceinte de mon premier enfant, je ne suis pas restée.

Après mon congé de maternité, j’ai obtenu un poste en élémentaire, un CM2.

C’est à ce moment-là qu’ont commencé mes insomnies chaque veille de classe. J’en ai pris pour presque dix ans. J’ai eu beau changer de niveau, d’école, retourner en maternelle, elles n’ont cédé que quand j’ai accepté l’idée de changer de métier.

 

Quand as-tu commencé à réfléchir à une reconversion professionnelle ?

La première fois que j’y ai pensé, c’était en T2 ! Et ensuite, c’est revenu plus fort après la naissance de mes enfants.

 

Les démarches réalisées

En 2008, j’ai fait un petit bilan de compétences avec le CBEN (Centre de Bilan de l’Éducation Nationale), mais je n’ai pas vraiment trouvé de piste, et j’ai eu tout de suite après mon deuxième enfant.

En 2011-2012, j’ai fait un master 2 en Ingénierie de la formation, à distance, en travaillant à mi-temps pour raison familiale.

Mais quand j’ai postulé à différentes offres de responsable de formation, je ne me sentais pas légitime, et je n’étais pas prête à prendre un poste de cadre, alors que mes enfants étaient encore petits.

 

As-tu suivi une formation pour changer de métier ?

J’ai continué à chercher, passé beaucoup de temps sur internet. Et finalement, j’ai compris que je voulais accompagner, aider, ce qui m’a menée au métier de coach.

Une session d’information avait lieu quelques semaines après, tout près de chez moi. J’y suis allée, j’ai rencontré des coachs, j’ai décidé de me faire coacher, puis de me former.

J’étais alors à 75 %, les formations étaient les vendredis-samedis, ça a fonctionné.

Ensuite, j’ai demandé un cumul d’activité, que j’ai obtenu ainsi qu’un temps partiel à 50 %, et j’ai créé mon activité de coach au sein d’une coopérative d’activité et d’emploi.

 

Où en es-tu dans ton parcours de reconversion ?

Mes deux ans de cumul n’ont pas été de tout repos côté école. En binôme avec un professeur stagiaire, je devais porter la responsabilité de la classe. Et la deuxième année, j’ai eu la classe la plus difficile de ma carrière, chaque heure était un défi et me poussait dans mes limites émotionnelles. Je méditais à la pause déjeuner, allais à la piscine pour décompresser avant de rentrer…

C’est la première fois que j’ai dit : « je vais démissionner ».

J’avais pourtant obtenu une disponibilité pour l’année suivante. Mais j’ai voulu connaitre le montant de l’IDV avant de créer mon entreprise à moi, et de fil en aiguille j’ai écrit le courrier de démission et je l’ai posté. Je savais que je voulais partir de toute façon, et la rupture conventionnelle était encore dans les cartons.

 

Est-ce qu’il y a des aspects du métier d’enseignant qui te manquent au quotidien ?

Pendant deux ans après ma démission, dans les moments de doute, j’ai par moment regretté une certaine « zone de confort » d’un métier que j’avais fini par connaitre et pratiquer à peu près correctement. Mais c’était passager. Il suffisait de me replacer dans le contexte, pour savoir que j’avais bien fait. Et l’équipe des collègues m’a manqué, c’était ce qu’il y avait de plus sympa dans mon quotidien d’enseignante.

Ensuite, j’ai regretté par moments le confort du salariat, puisque je suis autoentrepreneur.

 

Alors finalement, qu’est-ce qu’on pourrait te souhaiter pour ton avenir professionnel ?

De continuer mon chemin ! De continuer à progresser, et de croire à mon projet. J’ai trouvé ma juste place, accompagner d’autres personnes à trouver la leur est ce que je désire profondément faire, et j’ai des grands bonheurs à voir mes clients progresser.

Côté entrepreneuriat, je commence à y croire vraiment et à me projeter dans l’avenir, c’est tout récent 😊.

 

Un petit message pour les enseignants désirant se reconvertir ?

Même si vous vous sentez coincé par les contraintes financières, n’attendez pas pour cultiver autre chose que l’enseignement : un engagement associatif, une passion, une seconde activité. La reconversion n’est pas toujours un grand saut. Elle peut être progressive, en commençant quelque chose de petit qui nous tient à cœur, et qui va grandir jusqu’au moment où on sera prêt à faire le pas.

Si vous tournez en rond, entre rester et partir, faites-vous accompagner, pour gagner du temps, de l’énergie et de la confiance. J’ai cherché seule et ça m’a pris des années.

Quand les contraintes de l’institution vous empêchent de réaliser votre projet, il est parfois nécessaire de sortir d’abord du système, pour gagner en liberté d’action, et pouvoir prétendre aux dispositifs du privé : conseil en évolution professionnelle, pôle emploi, droits à la formation…

Enfin, ne sacrifiez pas votre santé à une fausse sécurité.

 

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